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Tome 2 des Mémoires de Jean Daujat
2014-04-07
A la fin du premier tome, nous avions laissé le jeune Jean Daujat blessé et révolté par la rupture de ses fiançailles avec Madeleine. Au début de ce deuxième tome, nous le retrouvons quelques mois plus tard sur le point de se fiancer avec une jeune peintre danoise, Sonia Hansen.
A la fin du premier tome, nous avions laissé le jeune Jean Daujat blessé et révolté par la rupture de ses fiançailles avec Madeleine. Au début de ce deuxième tome, nous le retrouvons quelques mois plus tard sur le point de se fiancer avec une jeune peintre danoise, Sonia Hansen.
Avec son sens de l’anecdote et du détail pris sur le vif, Jean Daujat fait revivre sa vie sous tous ses aspects.
Sa vie conjugale : leurs caractères et leurs habitudes très différents se heurtent et leur désir d’enfant fut toujours déçu : « Ce fut pour Sonia un véritable désespoir qui provoqua des moments, heureusement de courte durée, de délire et de perte de la raison avec un regard hagard. Ce qui fut plus grave pour l’avenir est qu’alors que jusque là, même au moment de nos pires conflits, elle n’avait jamais cessé de m’aimer ce drame du printemps 1939 provoqua une véritable explosion de haine contre moi rendu responsable des fausses couches »
Sa vie professionnelle : n’ayant pas réussi le concours de l’agrégation et n’ayant pas obtenu après sa thèse un poste dans l’enseignement supérieur, il gagnera sa vie en enchaînant ce qu’on appellerait aujourd’hui des « petits boulots » et des emplois précaires, journalisme, subvention du CNRS, heures d’enseignement dans des écoles privées, cours particuliers complétés par des aides financières familiales et amicales.
Sa vie militaire : service militaire, puis sa vie comme officier d’artillerie au gré des cantonnements où il essaie tant bien que mal de préserver sa messe quotidienne et son confort de couchage et de nourriture : « Le seul inconvénient – mais très gros inconvénient pour moi – était que contrairement à mon groupe de Bitche nous étions, en région parisienne, équipés pour le tir de nuit, ce qui veut dire qu’on était de garde une nuit sur trois : Vial, ne me connaissant pas assez pour me laisser de garde seul, me mit de garde avec lui la même nuit que lui... La première fois je me déshabillai pour me mettre au lit mais quand je fus réveillé par le téléphone m’appelant à mon poste je mis trop de temps à me rhabiller – on sait qu’avec ma maladresse manuelle je suis trop lent pour tous mes gestes – et quand j’arrivai Vial me reprocha sévèrement mon retard ... Je dus donc décider pour mes autres nuits de garde de m’étendre tout habillé sur mon lit mais j’étais incapable de m’endormir dans cette situation, d’où privation de sommeil une nuit sur trois, ce qui ne pouvait que m’user davantage nerveusement. »
Sa vie politique : il rencontre le Comte de Paris et le maréchal Pétain pour essayer de les influencer.
Après guerre il lutte par la parole et par les livres contre le communisme. « Je pris l’initiative de créer une nouvelle Résistance clandestine … pour faire face à la pénétration du marxisme dans les esprits. Je réunis discrètement pour cela des dirigeants de groupes qui avaient été fidèles au maréchal Pétain tout en demeurant toujours hostiles au collaborationnisme et à l’hitlérisme … Par là en maints endroits on pouvait faire pénétrer des influences efficaces s’opposant aux infiltrations communistes. »
Sa vie amicale : nombreux furent ses amis qu’il évoque au fil des pages. Citons parmi beaucoup d’autres Maurice Merleau-Ponty à qui il demanda d’être son témoin de mariage, mais qui ne put accepter en raison d’un deuil récent.
Et bien sûr il raconte longuement sa vie d’apostolat avec surtout le Centre d’Etudes Religieuses qui fut la grande œuvre de sa vie.